Oscar Pill, la révélation des Medicus
Eli Anderson, Albin Michel, 2009
L'histoire :
Oscar Pill possède un patronyme prémonitoire (pill en anglais : pilule). En effet, ce jeune garçon intelligent mais un brin rebelle apprend que comme son père Vitali (dont le nom est lui aussi révélateur), il est un médicus. Ces magiciens d'un autre genre ont le pouvoir de pénétrer une terre inconnue et extraordinaire : le corps humain et d'y combattre leurs ennemis, les pathologus.
Aidé par ses nombreux amis, humains ou pas, Oscar doit parvenir à récupérer un caducée caché dans la contrée de la digestion : Hépatholia.
Mon avis :
Eli Anderson, d'après les quelques infos que j'ai réussi à glaner sur la toile, est un médecin français spécialisé dans l'oncologie pédiatrique et cette double formation transpire à chaque ligne : amour de la science et des enfants.
Il a "inventé" un monde à partir de données médicales. Le corps est ainsi divisé en cinq univers : Hépatholia pour la digestion, les Deux Royaumes pour la respiration et l'activité cardiaque, Embrye pour la naissance et la procréation, Génétys pour l'activité neuroligique et enfin le plus dangereux et obscur, Cérébra, le cerveau. Chaque univers a sa propre géographie et son spécialiste. Comme le vieux Jules Verne auquel on le compare déjà, ce jeune auteur sait donner un visage doux, attrayant, romanesque à la science. Je ne pensais pas que le corps humain, ses boyaux, ses attaques acides, sa bile pouvaient être le terrain d'aventures magiques, fantastiques et pourtant j'ai aimé ce voyage totalement inédit et j'attends avec impatience de me glisser à nouveau sous l'epiderme des futurs cobayes d'Oscar.
Le roman débute dans un décor glacial et inquiétant : une prison de Sibérie. Ces premières pages, très réussies, empruntent beaucoup au genre du thriller, elles vous happent.
Parmi les personnages, mon affection va à la maman d'Oscar, Celia, douce, compréhensive mais incapable de cuisiner. La soeur d'Oscar, Valentine, rêveuse compulsive a également su me toucher.
Je ne peux pas m'empêcher, cependant, de noter quelques ressemblances irritantes entre ce roman de jeunesse et Harry Potter : Cumides Circle est l'équivalent de Poudlard, elle est dirigée par un grand maître qui fait penser à Dumbledore, le jeune héros est aidé par un duo d'amis excentriques, les livres parlent,...